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BOUFOUNADO                 

AUTRES TEMPS, AUTRES M(oe)URS.

A Catuiaca son Grand Clapier. A Cesarista ses remparts. Céreste-en-Luberon, village de l’avenir, a déjà son mur.

O TEMPORA ! O MORES !  O temps ! O mœurs ! (CICERON. Catilinaires).

Il est de coutume, dans notre zone rurale défavorisée, que le maire assiste aux enterrements. Pendant vingt-quatre ans il fut également de coutume d’en plaisanter notre précédent maire, recordman de la longévité municipale et cantonale. Maire et médecin, il conduisait doublement, disait-on, ses administrés à la tombe. Grâce à Dieu et à son exemple, notre maire actuel sort de la tombe les Cérestains oubliés. 

  


SOUVENT CE CABINET SUPERBE ET SOLITAIRE
DES SECRETS DE TITUS EST LE DEPOSITAIRE.
(RACINE. Bérénice)

Ouf ! Ca y est : sans tambours ni trompettes – en catimini, pourrait-on dire – les toilettes publiques ont reconquis leur droit de cité à Céreste. Leur utilité y était infiniment plus pressante que l’adjonction de Luberon au nom de notre Commune. Grâce aux talents d’organisateur et au don de prévoyance réfléchie de notre maire, cet édifice  perpétuant le nom du papa de Titus ouvre sa capacité d’accueil au moment où les premières cerises nous offrent leurs bénéfiques queues. Les ventes d’eau de Contrexéville vont pouvoir rebondir chez nous.

 Mais déjà point à l’horizon un grave conflit de compétences : quel petit Poucet ou quelle Ariane guidera vers ce havre écarté le flux des visiteurs attirés par notre mur ? La Communauté de Haute-Provence responsable de la voirie ? Le P.N.R.L. champion de la mise en valeur de notre Village ? La Société des Eaux dispensatrice des eaux pures ou impures ? La Mairie, tenante de l’indépendance dans l’interdépendance ? L’Office de tourisme, au nom de la taxe de séjour ? La sagesse de notre Titus saura bien résoudre le problème : ne dit-on pas déjà que cet édifice a pu être construit sans recours à un détournement de legs ? C’est peut-être à ce sens trop strict de l’économie que l’on doit imputer l’absence de toute cérémonie d’inauguration… Le prestige se perd. 

(Titus : fils de Vespasien, empereur romain de 79 à 81, surnommé “Les délices du genre humain”).






AINSI PARLAIT ZARATHOUSTRA
(NIETZSCHE).

“Imputer au maire d’une commune de disposer du domaine public, de violer la loi, de méconnaître la publicité que la loi attache aux débats municipaux et d’attendre de son conseil municipal les manifestations d’obéissance et d’approbation qui sont réservées aux dictateurs fascistes, constitue l’allégation et l’imputation de faits portant atteinte à l’honneur et à la considération dudit maire…”

Fallait le dire ! On ne savait pas que le conseil municipal appartenait au maire ; on croyait que c’était celui de la Commune. On apprend à tout âge : les voyages forment la jeunesse, les déplacements à Digne les administrés.  Désormais, nous en tiendrons compte. Quant à vous, Mesdames et Messieurs du Conseil Municipal, tenez-le vous pour dit : si vous ne voulez pas instaurer une dictature fasciste, obéissez sans approuver ou  approuvez sans obéir. L’un ou l’autre, jamais les deux. Préservez l’honneur et la considération dudit maire.




LE SILENCE DE LA MER
(VERCORS)

De Mme  Denise Ménard, premier adjoint au Maire de Ceyreste (sic), demeurant à Sibourg 04280 (Ceyreste) (resic), dans la citation en correctionnelle qu’elle a fait délivrer le 24 mars 2003 : “Dans le numéro 16 (de LA GARDETO) du mois de février 2003 il est imputé aux membres du conseil municipal d’exercer leur mandat sans penser, ni s’exprimer autrement que par des manifestations serviles que l’on ne rencontre guère que chez les sectateurs des généralissimes dévoyés. Il est en effet indiqué : “existera-t’il un ordre moral et édilitaire, une interdiction formelle de penser et une muselière pour chacun de nos élus ?”

Sur le site Internet de la mairie (http://www.cereste.fr/php/test4/mairie/CM%201er%20fev%2003 txt) est publié le compte rendu de la séance du 1er février 2003 et on peut lire la réponse :

“Mme Denise MENARD demande à ce que (sic) le conseil prenne des décisions relatives au courrier que chaque conseiller a reçu individuellement sur la situation de la rue P. & M. Curie qui concerne un conflit privé entre M. BONJOUR  et Mme KRIVTCHIK. Il est décidé qu’il n’y aura pas de réponse individuelle de la part de l’ensemble des personnes élues.

 

 Museler : mettre une muselière à un animal. Fig. et fam. Empêcher de parler : museler la presse





LA PUBLICITE QUE LA LOI ATTACHE AUX DEBATS MUNICIPAUX…
(G. BAUMEL)

 Mais pourquoi M. Baumel, maire de Céreste, entoure-t’il d’un tel mystère les registres municipaux, puisqu’il suffit d’habiter la Patagonie ou le Kamtchaka et de consulter Internet pour en savoir plus que par leur lecture ?.  C’est donc bien vrai que des décisions sont prises hors des séances officielles du conseil municipal puisque celle ci-dessus rapportée ne figure pas dans le registre de ses délibérations ?

Tout cela donne  pâle figure à M. Baumel qui, au tarif de faveur de 7.500 euros, entend démontrer judiciairement à ses administrés qu’un maire ne saurait méconnaître la publicité que la loi attache aux débats municipaux.  M. le maire l’a dit, tout le monde le sait,  Mme Ménard le confirme (le Ciel nous préserve de mettre son autorité en doute !), il n’a rien à voir dans la délivrance d’un permis de construire ou dans une autorisation de travaux (affaires purement privées protégées par un mur ad hoc, il faut avoir le courage de le dire). Mais il a la fonction chatouilleuse et la démocratie farouche : à cacheton égalitaire, il vous expédie lui aussi à Digne, où siège un excellent tribunal correctionnel, humer son goût de la bonne et saine démocratie. 150 km aller/retour en port dû, ce n’est pas cher payer pour le découvrir : via Internet, autoroute de l’information, on le savoure déjà dans la steppe, la pampa, la jungle ou la banquise.

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CONSEIL MUNICIPAL DU 29 MAI 2003.

HANNIBAL EST AUX PORTES DE ROME, ET VOUS DELIBEREZ ! (MIRABEAU)

Ce n’est pas sans appréhension que l’on doit citer le tribun du peuple à Céreste : n’a-t’il pas été  l’instigateur du serment du jeu de paume, où vers un astronome pourtant rêveur d’étoiles mais à mille lieues de se prendre pour un généralissime dévoyé ou un dictateur fasciste se tendirent tant de bras approbateurs ? N’a-t’il pas été arraché de sa sépulture du Panthéon pour être jeté à la voirie ? Ecrire ce nom, c’est prendre un risque à 7.500 euros x n… 

Mais comment ne pas évoquer la célèbre phrase en lisant sur le panneau d’affichage de la mairie que le Conseil Municipal était convoqué d’urgence (car si on n’affiche pas les délibérations, on affiche les convocations) à 9h30 le jour de l’Ascension. De graves périls en la demeure menaçaient brutalement Céreste et il fallait délibérer illico presto... Ah ! combien pressant devait être le danger et menaçante la catastrophe pour que notre maire utilise cette procédure d’urgence pour la première fois en ses huit années de sage, attentive, prévoyante administration !  Ce fut bien l’avis du conseil qui constata effectivement, comme de règle, l’impérative urgence.

1°) AFFAIRE GUIRAUD (accès à la chapelle Saint-Georges).

Un courrier du greffe du Tribunal de Grande Instance a avisé la commune qu’il lui appartenait de verser “début juin au plus tard”.une provision de 1.000 euros sur frais d’expertise.

L’avocat de la commune ne l’a donc pas avisée en temps utile ou a-t’on oublié que seul le conseil municipal pouvait délivrer au percepteur le ”bon à payer” nécessaire ?

2°) DEMANDE DE SUBVENTION COMPLEMENTAIRE AUPRES DU CONSEIL REGIONAL.

Lors du dernier conseil fut évoquée cette demande, mais elle ne fut pas chiffrée. Par un fax du 21 mai, le conseil régional demande que cela soit fait.

Si nos souvenirs sont exacts, ce conseil eut lieu le 1er mars. L’Ascension est l’une des quatre fêtes d’obligation.

3°) DECLARATION DE CREATION D’UN EMPLOI DE TECHNICIEN A TEMPS NON COMPLET.

10 heures par semaine.

Chaque minute compte donc, d’où l’urgence…

4°) QUESTIONS DIVERSES.

La Préfecture a adressé ses instructions sur les modalités d’organisation de l’enquête publique du 16 juin au 3 juillet concernant les expropriations relatives à la RN 100. Tous les projets et plans seront en mairie.

Il est étonnant de voir des questions diverses inscrites, sans aucune précision, à l’ordre du jour d’une réunion d’urgence. Mais le contenu de celle-ci exigeait que l’on ne perdît pas de temps : le conseil dispose d’un mois à compter de l’ouverture de l’enquête pour formuler ses observations.

Quelle belle occasion de familiariser les Jeunes avec cette facette de notre démocratie ! Il fut donc décidé que le conseil tiendrait deux réunions, l’une le 14 juin en présence de la garde montante,  l’autre le 21 juin  au cours de laquelle serait formulé l’avis préfectoralement demandé et, dans la foulée, abordé l’examen du compte administratif de la commune dont le délai pour ce faire expire le 30 juin.

Cette unique et pressante “question diverse” donna lieu à un débat passionnant de haute tenue et d’une élévation de pensée propre à réjouir Mr de Boissezon car après échange courtois d’arguments d’égale pertinence entre Mme Ménard et Mr Reynier, tous deux adjoints au maire, l’accord se fit : il fut décidé que la première réunion se tiendra à 18 heures, l’autre à 10 heures 30.

Ces arguments et l’ordre du jour étant épuisés, la séance fut levée.






NON OLET
.

L’argent n’a pas d’odeur (VESPASIEN)

NARES HABENT, ET NON ODORABUNT.

Ils ont des narines et ne sentent rien (PSAUME 113)

            Feu Mr Pythagore n’était pas enfant de Céreste ; aussi la science mathématique n’y a guère prospéré, tous les lecteurs de LA GARDETO le savent. Mr Gaston Imbert, enfant du pays et instituteur, enseignait aux écoliers l’arithmétique, le français et le civisme. Le texte de ses dispositions testamentaires atteste de sa capacité professionnelle. Mais  il exerça au Maroc de sorte que nul au sein du conseil municipal n’a profité de ses leçons. 

            Après avoir disposé de quelques legs particuliers, Mr Imbert laissa à sa commune natale toute sa fortune mobilière et immobilière à charge pour elle de la réaliser et, sur les intérêts du capital ainsi constitué, de servir au profit des habitants de Céreste une prime au mariage et une prime à la naissance. LA GARDETO a publié in extenso dans son n°6 de novembre 2000 le texte de la délibération du 22 avril 1945 (*)  du conseil municipal acceptant ce testament du 1er septembre 1939 où il est écrit en toutes lettres et en bon français :

            “Actuellement le nombre des naissances et des mariages étant très faible, les intérêts suffiront à payer les primes. Si le total des intérêts d’une année n’a pu être distribué ce qui reste sera envoyé chaque année à la mairie d’Apt qui l’utilisera comme il lui plaira. Si ces intérêts ne suffisent pas à payer les primes au mariage et à la naissance, il sera prélevé sur le capital jusqu’à extinction de ce capital.”

INGRATE PATRIE, TU N’AURAS PAS MES OS (MARIUS partant pour l’exil).

            Trois décisions du conseil municipal en date des 17 décembre 1997, 9 février 1998 et 2 décembre 2000. sont reproduites ci-contre. Si les restes de Mr Imbert, instituteur et testateur, n’avaient disparu à Casablanca, s’ils étaient selon son vœu inhumés à Céreste, on entendrait de furieux cliquetis du côté du cimetière. 

COMMENT     EN UN PLOMB VIL     L’OR PUR      S’EST-IL CHANGE ? (RACINE. Athalie)

17 décembre 1997. Immeuble Imbert. Comment Mr Imbert aurait-il noté le remarquable calcul du conseil; 10x7.31=73,10 ? Certes la virgule est admirablement placée ; mais on ne pose pas une multiplication pour opérer une soustraction. Et pour ce qui est de l’analyse, il aurait sévi : passe encore l’hilarant respect a posteriori d’un testament ; hilarant mais affligeant quand on constate que ce même conseil avait loué le 30 juin 1995 cet immeuble alors vacant pour un loyer de 18.000 F/an porté à 18.783 F le 29 mars 1997.  Mais réduire 400.000 F à 50.570 F,  étouffer la différence dans l’escarcelle municipale contrairement aux dispositions du testament et invoquer en même temps le respect de celui-ci, c’est tout de même plus qu’une étourderie ! Et puisque nous en sommes au capital, que sont devenues les autres composantes de celui-ci et où est passé l’argent, où sont les comptes ?  Ils permettraient d’y voir clair, de vérifier le respect a posteriori.

9 février 1998.  Cette décision offre la particularité de se référer à une autre décision du 24 janvier 1998 qui ne figure pas sur le registre. Mr le Maire, si ombrageux lorsqu’il s’agit de la publicité que la loi attache aux débats municipaux, peut vérifier la chose.  La lecture est un exercice qu’encourageait Mr Imbert.

2 décembre 2000. Les 50.570 F de bons du trésor du 17 décembre 1997 ne sont plus que 40.000 F, ce qui laisse supposer que les primes sont prélevées sur le résidu du capital détourné, alors que le revenu de la seule fraction de celui-ci constituée par la maison Imbert (18.000 l’an) suffisait à 7 années de primes !

QUESTIONS.

            -  Pourquoi le Tribunal de Grande Instance n’a-t’il pas été saisi par le maire, comme la loi l’exige, d’une demande de modification des dispositions testamentaires de Mr Imbert ?

            - Comment se fait-il que la Ville d’Apt n’a jamais eu connaissance du testament Imbert et n’a pas perçu, en  68 ans, le moindre centime ? Comment a-t’on pu détourner de leurs fins, à son insu et à son préjudice, la totalité du capital et la totalité des intérêts ?  

            - Comment a-t’on osé dédier à Mr Imbert une médiathèque fruit du viol de l’esprit et de la lettre de son testament ? N’est-ce pas, pour ce maître d’école, une injure post mortem ?

- Comment les conseillers municipaux ont-ils pu prendre les décisions ci-dessus sans penser à  lire ou se faire lire auparavant le testament qu’ils  déclarent respecter a posteriori ? A cela, il peut y avoir une explication qui vaut ce qu’elle vaut :  le 3ème adjoint se trouvait être (et est encore) le notaire détenteur  du testament et de l’office notarial chargé, en vertu de la délibération du 22 avril 1945  de faire les formalités nécessaires pour (son) exécution selon les désirs du défunt. L’approbation de cet officier ministériel a pu amener à rengainer toute curiosité ou la rendre insultante.  Et puis, Hugo l’a écrit (Ruy Blas) :  “De l’argent qu’on reçoit, d’abord, c’est toujours clair”.

            Ah ! combien dut être lourde ou improductive la faute inconnue mais avouée – donc à moitié pardonnée – commise par Mr le 4ème adjoint malgré la vigilance de notre maire pour qu’il ait été dégradé par celui-ci de sa délégation sur le front des troupes !

 * et non 2 mai comme indiqué dans la délibération du 17 décembre 1997.

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CERESTE-EN
-(PARC-NATUREL-DU)-LUBERON.

LA GARDETO se hâte de préciser que cet article n’est pas de son cru ; il est extrait du N°16 de juin 2003 du JOURNAL DU LUBERON édité à Saint-Rémy de Provence. Nous espérons que l’utilisation du verbe dénicher ne vaudra pas trop d’ennuis à son éditeur peut-être peu familier de l’acception purement locale mais heureusement très restreinte étrangement donnée à ce mot. 

Nous sommes heureux de voir  le Parc Naturel Régional du Lubéron  exploiter l’engouement du public attiré, parfois de fort loin, par les pittoresques caractéristiques actuelles de notre patrimoine bâti. Sans la vigilance inlassable du P.N.R.L., sans de sa part un constant souci du détail parfois jugé trop vétilleux, combien de touristes viendraient  s’extasier ludiquement devant les réalisations les plus récentes, admirer les plus anciennes et en disserter convivialement sous les étoiles de la Baou ou les ombrages du jardin de l’église ?  Il  est doux de voir le P.N.R.L. aider puissamment notre maire et son conseil municipal dans leurs réussites et les faire apprécier. La dîme grevant à son profit leurs entreprises n’en paraîtra que plus légère.

Par une merveilleuse coïncidence, ce rallye du patrimoine intervient en plein concours du village fleuri qui ne soulève qu’une seule critique : il vise les balcons, les terrasses, les fermes et les jardins, mais il oublie les murs. Seraient-ils hors concours ?

Incidemment, nous relèverons que Saint-Rémy persiste à se dire de Provence. Ne gagnerait-il pas à se faire connaître en se faisant appeler Saint-Rémy-en-Alpilles afin d’éviter d’être confondu avec les quelque 43 autres Saint-Rémy ?







O DIEU, PAR QUELLE ROUTE INCONNUE AUX MORTELS

TA SAGESSE CONDUIT SES  DESSEINS ETERNELS ! (RACINE. Esther)

            Tout le monde, tout maire, même le nôtre, sait qu’en vertu de l’article L2121-26 du code général des collectivités territoriales, toute personne a le droit de demander communication sur place et de prendre copie totale ou partielle des procès-verbaux du conseil municipal, des budgets et des comptes de la commune et des arrêtés municipaux. Mais nous savons que notre maire ne veut pas que notre Commune puisse être confondue avec une autre. Aussi subordonne-t’il cette libre communication à son autorisation, son amour de la démocratie et son respect de la loi dussent-ils en souffrir. Rêve-t’il de revêtir Céreste-en-Luberon du lustre qui fit la gloire de Clochemerle-en-Beaujolais ? Qu’on en juge :

            Respectueux  de la volonté de notre maire, vous demandez donc le 7 avril 2003 – par écrit, comme il se doit – l’autorisation de consulter le registre des délibérations et celui des arrêtés. Voilà qui plonge notre maire dans un abîme de réflexion dont il émergera le 6 mai  pour vous informer qu’il vous autorise à consulter ces registres à compter de ce jour, après avoir pris contact avec le secrétariat pour fixer une date de consultation qui ne perturbe pas le service.

            La phrase vous paraîtra étrange et quelque peu fumeuse : vous êtes autorisé à consulter le jour même à condition que vous preniez date pour consulter un autre jour.  Respectueux des formes, vous prenez donc le 14 mai votre belle plume, vous adressez copie de cette lettre sybilline à Mme la Secrétaire de mairie et lui demandez en conséquence de vous indiquer les jours et heures où ses services ne seront pas perturbés. Et, ô la divine surprise ! vous recevez une réponse du 16 mai de Mr le maire vous proposant de venir consulter les registres de délibérations et arrêtés le mardi 20 mai à partir de 14H jusqu’à 17H.  Le voilà donc assurant le secrétariat du secrétariat de sa mairie pour régler à tous les niveaux les embarras qu’il a créés de toutes pièces !

Pourquoi ne se décharge-t’il pas sur son adjoint vacant de cette besogne matérielle à laquelle il fait face au détriment de sa fonction si l’on en juge par le contraste de ses délais de courrier et par sa lettre du 18 avril 2003 où il indique au même correspondant ayant formé la même demande de consultation : “Vous pourrez donc consulter le registre des délibérations, pour les raisons d’organisation des services municipaux, à partir du 28 avril 2003 sauf le lundi matin le mercredi toute la journée, le vendredi après-midi et le samedi matin”. Ils en ont du mérite*, nos services municipaux, à rester organisés et à ne pas succomber sous l’incohérence !

                 * N.D.L.R. Le lecteur (même conseiller municipal) voudra bien observer que mérite  est écrit mérite avec m minuscule et non Mérite avec M majuscule. En cas de doute, qu’il n’hésite pas à consulter un opticien avant de se  lancer dans des poursuites en

diffamation.

LORSQU’ON VIENT D’EN RIRE ON DEVRAIT EN PLEURER (MUSSET. Une soirée perdue)

            Une telle manifestation d’autorité peut prêter à sourire tout comme le na ! d’un bambin voulant imposer sa volonté : a-t’on idée de vouloir soumettre à son autorisation ce qu’on n’a pas le droit d’interdire ? Mais sa répétition est inquiétante par l’alternative qu’elle impose : ou, pour avoir la paix, on accepte le na ! , et les na ! audacieux et impérieux de pulluler, gonfler et s’entrechoquer, ou  le chérubin revient, riboun-ribagno, à une plus saine conception de l’autorité dont la raison d’être n’est pas le plaisir de l’exercer même si elle le procure.

            Certes ce ralentisseur opposé à la libre consultation des registres municipaux  peut sembler amusante broutille : on lit plus volontiers son journal,.mais a-t’on besoin d’une autorisation pour lire son journal ? N’est-ce pas  déjà de la censure, surtout si l’affichage légal de leur contenu n’est pas réguliérement opéré ? C’est en tous cas une manifestation d’autorité là où elle n’a pas à s’exercer : cette consultation n’est pas une faveur, mais un devoir du maire envers ses administrés.

REGNE SUR L’UNIVERS, O VOLONTE SUPREME (VIGOUROUX. La source sulfureuse de Céreste).

            L’autorité doit savoir s’exercer. Prenons l’exemple du P.O.S., ou plutôt revenons-y.  Ce n’est pas rebâtir l’Histoire qu’évoquer le tolle que souleva sa révèlation brutale. Un chouia de concertation préalable avec les intéressés, un tantinet d’explications données à la population, et le P.O.S. passait comme lettre affranchie à la Poste : on aurait compté sur les doigts de la main ceux qui l’auraient analysé, tant est grande dans un village la confiance accordée au maire, on pourrait même la prendre pour de l’apathie. Mais il fut  ressenti comme un oukase savamment alambiqué au loin dans la méconnaissance des lieux et de leur population. 

            Quoiqu’il en soit et quelle que sera la décision du Tribunal Administratif, le voici, en son état primitif et comme si aucune enquête n’avait eu lieu, devenu règlement municipal actuellement exécutoire en vertu d’un arrêté du maire. Outrances, irréalisme, erreurs, démesure du P.O.S. s’imposent à tout un chacun, mairie comprise. Son exécution relève avant tout de l’autorité municipale incapable d’y veiller dans son propre cas.

TOUT S’ACCOMPLIT SELON LES LOIS QU’IL A DICTEES (VIGOUROUX. La source sulfureuse)

            Prenons le cas le plus flagrant, celui de l’ancien cimetière. Il est évident que si on voulait tirer de ce lieu autre chose que des ossements humains, la dernière chose à faire était de le classer Espace Boisé Classé. Tout comme les os susdits, le P.O.S. le protégeant est piétiné. Et l’opération est si bien conçue qu’il faut pour la subventionner.toquer à la porte du fonds de réserve pour calamités hivernales

            Autre exemple : celui des fameuses zones Nas où doivent être édifiés des hectomètres carrés de logements sociaux. La première chose que fit la municipalité à une vitesse dont notre maire devrait s’inspirer pour délivrer les autorisations qu’il impose fut de renoncer à l’emplacement réservé à la voie de desserte de la zone Nas du Laquet. De là à ce que les mirobolantes constructions suivent la pente du chemin…

LE BON SENS EST LA CHOSE DU MONDE LA MIEUX PARTAGEE. (DESCARTES. Discours de la méthode)

            Avec une implacable rigueur la municipalité soumet les particuliers à sa logique du P.O.S. Ainsi le classement d’une zone interdit-il tel type de construction ou d’usage du sol ? On l’autorise en faisant gambader les limites du Parc du Luberon comme la Bible fait bondir les collines aussi allègrement que de gentils moutons.

Telle zone ne permet pas une alléchante réalisation pourvoyeuse d’emplois déchargeant la municipalité d’un projet qu’elle est bien incapable de mener à bien ? Changeons la zone.  Ces triturations du P.O.S. sont-elles frappées de caducité, font-elles capoter la réalisation en cours ? Advienne que pourra, c’est aux intéressés à se débrouiller et à ne pas tracer de plans sur des étoiles.

            Et LE mur, n’est-il pas le symbole concret d’une autorité exercée avec autant de discernement, de pertinence que de doigté ? Sur quelques mètres linéaires est non pas seulement autorisé, mais impérativement prescrit par le maire tout ce que le maire a interdit en rendant le P.O.S. obligatoire. Comme il s’agit d’une affaire purement privée, on envoie la D.D.E. verbaliser chez le voisin. Scrogneugneu ! c’est tout ça, l’autorité ! La preuve, c’est qu’on vous expédie en correctionnelle si vous avez le culot de dire qu’il ne s’agit pas là d’une affaire privée ! 

THE RIGHT MAN IN THE RIGHT PLACE. L’homme qu’il faut à la place qui lui convient.

            En ces sept mots anglais, toujours d’actualité, peuvent se résumer les années de critiques dirigées par notre maire actuel contre son prédécesseur : même dans un village, s’il nous en souvient, la vie moderne exigeait d’un maire des capacités, une vigilance, un savoir-faire, une vision de l’avenir et un sens des réalités servies par une autorité éclairée et ces solides qualités de gestionnaire et de financier qui relèguent à des siècles d’années-lumière  l’administration municipale à la grand’papa.  Et ces qualités-là doivent efficacement s’exercer dans les grandes comme dans les petites choses, que ce soit, par exemple, une création de médiathéque ou un échange-standard de pissotières. Voilà une analyse passée garante du village présent.et du village d’avenir. .

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AIER
: UN ARRIVISTE DE HAUTE VOLEE (PORTRAIT D’UN AMI PAR UN AMI).

 Louis, duc de Brancas, marquis de Céreste, vu par le duc de Saint-Simon.

 1715. « J’étais aussi ami du marquis de Brancas, longtemps depuis grand d’Espagne et maréchal de France. On a vu en son temps l’origine et les chemins de sa fortune. Jamais il ne négligea aucun des chemins qui l’y pouvaient conduire. Mme de Maintenon [1] fut sa protectrice ; il fut très bien avec M. & Mme du Maine [2] , qu’il cultiva dans tous les temps, et sut n’en être pas moins bien avec M. le duc d’Orléans [3] . Il parvint à manger également au râtelier de la guerre et à celui de la cour, et les faire servir réciproquement l’un à l’autre. Aussi avait-il de l’esprit, encore plus d’art, d’adresse et de manège, avec une ambition insatiable qui ne lui a jamais laissé de repos. C’était un grand homme fort bien fait, d’une figure avenante, avec des manières polies, aisées, entrantes, qui ne faisait jamais rien sans dessein, et qui, aîné de quinze ou seize frères ou sœurs, avec sept ou huit mille livres de rente entre eux tous, devenu conseiller d’état d’épée, chevalier du Saint-Esprit et de la Toison [4] , lieutenant-général de Provence, gouverneur de Nantes et tenant les états de Bretagne, grand d’Espagne et Maréchal de France, avec un grand mariage pour son fils, l’archevêché d’Aix et l’évêché de Lisieux pour ses frères, se mourait de douleur de n’être pas ministre d’Etat, duc et pair [5] , et gouverneur de Mgr le Dauphin. J’en parle comme d’un homme mort par les apoplexies dont il est accablé, qui apparemment ne le laisseront pas vivre longtemps. Il a la main droite toujours gantée, même en mangeant ; les doigts en paraissent vides ; il n’y a qu’un mouvement léger du pouce : homme vivant ne l’a jamais vue. A la grosseur du dedans, et à tout ce qu’on en voit, il paraît que c’est une patte de crabe ou de homard. Ses façons et sa conversation étaient agréables, et il était fort instruit de tout ce qui se passait au dedans et au dehors ; dévot et constitutionnaire [6] jusqu’au fanatisme, et du petit troupeau de Fénelon [7] , qui n’empêche pas l’ambition à pas un de ses disciples de cette école. Brancas eut les haras, qui furent d’abord otés à Pontchartrain [8] , et le premier écuyer les grands chemins, ponts et chaussées, pavé de Paris, etc. , dont il s’acquitta en perfection. Il n’en fut pas de même des haras que Brancas acheva de laisser perdre, quoiqu’il en eut douze mille livres d’appointements particuliers. »

1719 « Le marquis de Brancas, mon ami depuis longtemps, avait eu, comme on l’a vu en son temps, la lieutenance générale unique de Provence, à la mort de Simiane, gendre du vieux Comte de Grignan [9] . Brancas voulait en avoir la survivance pour son fils [10] , qui n’avait que neuf ans, et il venait d’obtenir une pension de quatre mille livres pour son jeune frère, le Comte de Céreste [11] . Je ne sais pourquoi il me pria d’en parler à M. le duc d’Orléans, duquel il était très à portée de l’obtenir directement ; je le fis, et cela ne fut pas difficile ; M. le duc d’Orléans. la lui donna. »

M. le duc de Brancas (1672-1750), marquis de Céreste, n’avait peut-être pas beaucoup de doigts, mais sa main savait cueillir. Par contre les pieds ne devaient pas lui manquer pour pouvoir en placer un dans chacun des camps dressés les uns contre les autres dans l’alléchante  perspective de la mort du vieux roi.

[1] Epouse morganatique de Louis XIV sur lequel elle exerçait une influence aussi absolue que discrète.

2 Louis-Auguste duc du Maine, fils légitimé de Louis XIV et de Mme de Montespan, élevé par Mme de Maintenon – son ébreneuse, selon la charmante expression de Saint-Simon.

3Philippe, neveu (et gendre) de Louis XIV, Régent de 1715 à 1723 ; détesté par son oncle, vomi de Mme de Maintenon, haï du duc du Maine dont il avait épousé la sœur légitimée.

4 La Toison d’Or conférée par le roi d’Espagne Philippe V, petit-fils de Louis XIV, en considération de l’activité militaire puis diplomatique de Brancas en Espagne.

5 La pairie était une survivance du caractère électif de la monarchie. Occupant le plus haut rang de la hiérarchie nobiliaire, les ducs et pairs jouaient un rôle symbolique lors du sacre du roi et siégeaient au Parlement, au contraire des ducs vérifiés ou héréditaires, comme Brancas, qui ne jouissaient que d’honneurs transmissibles à leur héritier, ou aux ducs à brevet qui n’en jouissaient qu’à titre viager.

6La bulle Unigenitus (1713) ou constitution condamnant le jansénisme provoqua de longues et violentes querelles entre les jansénistes puis les partisans d’une église nationale (gallicanisme) et ceux de la suprématie spirituelle absolue de la papauté, ainsi qu’entre Parlement et Jésuites. Soanen, évêque de Senez, est une des figures les plus marquantes des opposants à la Constitution dans un conflit d’influences qui dura des décennies et favorisa l’expansion du courant philosophique du XVIII° siècle. Les dévots formèrent un véritable parti politique à l’ombre des jupes d’Anne d’Autriche puis de Mme de Maintenon. 

7 Précepteur du duc de Bourgogne (frère de Philippe V d’Espagne et père de Louis XV) qui fut,  par la mort du Grand Dauphin son père, héritier de la couronne mais mourut de maladie en 1712), l’auteur de Télémaque, bien qu’exilé à Cambrai par Louis XIV à cause de sa doctrine religieuse du Quiétisme, avait conservé une grande influence sur son élève, sonnailler d’un  troupeau qui attendait tout de son accession au trône.

8 Fils du chancelier de Pontchartrain et père de Maurepas qui fut l’un des meilleurs ministres de Louis XV.

9 Gendre de Mme de Sévigné.

10 Louis-Bufile (1710-1753), avant-dernier seigneur de Céreste, mort sans postérité. Son frère lui succéda.

11 Titre de courtoisie d’un cadet. Céreste n’a jamais été un comté mais une baronnie puis, en 1674, un marquisat.

Le comte de Céreste accompagna Saint-Simon dans son ambassade extraordinaire en Espagne en 1721.



5 La pairie était une survivance du caractère électif de la monarchie. Occupant le plus haut rang de la hiérarchie nobiliaire, les ducs et pairs jouaient un rôle symbolique lors du sacre du roi et siégeaient au Parlement, au contraire des ducs vérifiés ou héréditaires, comme Brancas, qui ne jouissaient que d’honneurs transmissibles à leur héritier, ou aux ducs à brevet qui n’en jouissaient qu’à titre viager.

6La bulle Unigenitus (1713) ou constitution condamnant le jansénisme provoqua de longues et violentes querelles entre les jansénistes puis les partisans d’une église nationale (gallicanisme) et ceux de la suprématie spirituelle absolue de la papauté, ainsi qu’entre Parlement et Jésuites. Soanen, évêque de Senez, est une des figures les plus marquantes des opposants à la Constitution dans un conflit

d’influences qui dura des décennies et favorisa l’expansion du courant philosophique du XVIII° siècle. Les dévots formèrent un véritable parti politique à l’ombre des jupes d’Anne d’Autriche puis de Mme de Maintenon. 

[7] Précepteur du duc de Bourgogne (frère de Philippe V d’Espagne et père de Louis XV) qui fut,  par la mort du Grand Dauphin son père, héritier de la couronne mais mourut de maladie en 1712), l’auteur de Télémaque, bien qu’exilé à Cambrai par Louis XIV à cause de sa doctrine religieuse du Quiétisme, avait conservé une grande influence sur son élève, sonnailler d’un  troupeau qui attendait tout de son accession au trône.

[8] Fils du chancelier de Pontchartrain et père de Maurepas qui fut l’un des meilleurs ministres de Louis XV.

[9] Gendre de Mme de Sévigné.

[10] Louis-Bufile (1710-1753), avant-dernier seigneur de Céreste, mort sans postérité. Son frère lui succéda.

[11] Titre de courtoisie d’un cadet. Céreste n’a jamais été un comté mais une baronnie puis, en 1674, un marquisat.

Le comte de Céreste accompagna Saint-Simon dans son ambassade extraordinaire en Espagne en 1721.