ANNIVERSAIRE.

Voici une trentaine d’années, Monsieur André DEMEILLERS était nommé Curé de Céreste. Forézien de naissance, il quittait le  pays gavot proprement dit et depuis remplit son ministère parmi nous. Pendant des années il exerça en même temps le métier de plombier. Il vient d’entrer dans sa quatre-vingt onzième année. Un tout récent accident de santé, heureusement très vite surmonté a à peine interrompu son activité sacerdotale. Nous savons qu’il n’aime ni les compliments ni les coups d’encensoir. Qu’il nous permette au moins de lui présenter nos respectueux remerciements pour tant d’années de dévouement parmi nous. Longo maï !

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   BOUFOUNADO.   

CERESTE-EN-LUBERON.

A Carluc, tombes  sans os. Derrière l’église, os sans tombes.

PANNEAU.

Toute partie d’un ouvrage d’architecture, de menuiserie, d’orfèvrerie, qui offre une surface ornée de moulures ou enfermée dans une bordure… Filet à demeure pour prendre des lièvres, des lapins, etc. Fig. Tomber, donner dans le panneau : se laisser duper.

L’arrêté préfectoral du 9 mai 2003 prescrivant l’enquête publique relative à la RN100 stipule en son article 8 qu’il devra faire l’objet d’une publication par voie d’affichage en mairie de Céreste. Il charge même le maire d’exécuter cette disposition sacramentelle. Et celui-ci de le faire sur le panneau idoine.

Question : pourquoi ne le fait-il pas quand c’est la loi qui l’exige, puisqu’il sait à quoi sert le panneau ?

Réponse : imputer au maire d’une commune de violer la loi, de méconnaître la publicité que la loi attache aux débats municipaux  doit, selon Mr Baumel, lui rapporter personnellement la somme de 7.500 euros.(49.275 F).

Imputer : attribuer à quelqu’un une chose blâmable. Faire entrer dans le compte de.

IL EST DE FORTS  PARFUMS POUR QUI TOUTE MATIERE

EST POREUSE. (BAUDELAIRE. Les Fleurs du Mal)

Le 14 juin, veille de la journée du patrimoine organisée par le gentil et très cher P.N.R.L., le lavoir présentait un aspect insolite : pas un mégot, pas une canette, pas même une capsule. Par contre de forts relents aisément identifiables hantaient toujours les pierres et encoignures astiquées à l’intention de nos visiteurs. Ne pourrait-on pas faciliter la tâche ingrate de nos agents municipaux soit en les dotant de masques à gaz et d’eau de Javel, soit en regroupant aux abords du jardin des délices les toilettes publiques (exilées, sauf erreur, pour leur fumet) et leur odorante succursale ? Il restera toujours à proximité des remparts une station d’épuration qui épargnera à leur voisinage un trop brutal changement d’air.

TOUT VIENT A POINT POUR QUI SAIT ATTENDRE.

A l’occasion du 90ème anniversaire de M. le Curé de Céreste, M. le Maire a tenu à lui présenter les félicitations de la Municipalité. Il a également voulu que M. le Curé figure à ses côtés sur la photo de circonstance. Les sujets de satisfaction fournis par la municipalité ne sont pas nombreux ; nous nous réjouissons de l’approbation unanime qu’elle a recueillie et lui en faisons nos sincères compliments.

MONTREZ-MOI PATTE BLANCHE(LA FONTAINE. Le loup, la chèvre et le chevreau).

L’étude hydrographique figurant au dossier de l’enquête publique en cours nous indique qu’au pied du Village, sous la Vieille Fontaine, on a constaté la présence d’écrevisses à pattes blanches. Cela n’a rien d’étonnant, compte tenu de la teneur en chlore des eaux distribuées, de l’efficacité de la station d’épuration et des goûts alimentaires de ces charmantes bestioles. Comment se fait-il qu’elles ne prolifèrent pas davantage ?

Jadis, à Saint-Georges, sous une énorme piboulo était un trou à anguille. Sous quelle roche s’est-elle réfugiée ?

LA NATURE A HORREUR DU VIDE

Dans une rivière à truites, dès que l’une d’elle disparaît une autre occupe immédiatement son trou. Dans le budget communal, dès qu’un emprunt est remboursé un autre (ou plusieurs) le remplace.


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IL COTOYAIT UNE RIVIERE.

L’ONDE ETAIT TRANSPARENTE AINSI QU’AUX PLUS BEAUX JOURS.

(LA FONTAINE. Le héron)

AUTANT EN EMPORTE LE VENT. (VILLON. Ballade en vieil langage français).

Il y a belle lurette que la carpe et le brochet ont renoncé à faire ne fût-ce qu’un seul tour dans l’Encrême.  Notre rivière ne sera  plus côtoyée par un héron égaré, mais par des chevaux-vapeur prudemment abreuvés à de lointaines sources : le dossier des travaux futurs de la RN100 est soumis à enquête publique en mairie. Il vaut la peine d’être consulté :  entre le pont des Messes et l’avenue de la Gare, une nouvelle route, construite sur 3,27 Ha des prés de l’Encrême, sera accolée à la route existante. Le lit de la rivière sera lui-même rectifié sur quelques dizaines de mètres en aval du pont et en amont du Moulin que la chaussée de 20,50 m longera au plus près. Travaux, empierrements,  chaussée surélevée de 0,60m en moyenne, endiguements et fossés d’écoulement : adieu, narcisses ! adieu, prairies ! bonjour, radars !

DANS UN MOIS, DANS UN AN, COMMENT SOUFFRIRONS-NOUS< (RACINE. Bérénice)

Mais la nostalgie n’est pas au dossier. Certes, tout comme elle tua Catusse et la physionomie du Village voici un siècle et demi, la route du progrès tuera ces derniers espaces très particuliers qui donnaient à Céreste un cachet unique. Mais ne désespérons pas : en aval du Village, pour peu que l’on rétablisse un jour, sait-on jamais, la route de Viens, l’Encrême, les charmes de l’ancienne décharge et ceux de la future station d’épuration nous fourniront des merveilles de remplacement. Nous rendrons alors le Val d’Enfer aux Baux-de-Provence-en-Alpilles et Céreste-en-Luberon récupérera son Nid d’Amour, hélas invisible de la route. Patience donc et rêvons : la chose a été étudiée, l’étude de la chose largement subventionnée, le surplus de la subvention englouti dans le budget général. Tout va comme prévu, tout va comme il se doit.

COULE, LIBRE ET SUPERBE ENTRE TES LARGES RIVES  (LAMARTINE. La Marseillaise de la paix)

Ce qui est au dossier d’enquête, c’est une étude hydrographique du bassin de la rivière entre le pont et le Calavon,  précise, complète, impartiale (à notre connaissance, c’est la seule étude sérieuse qui ait, depuis une quarantaine d’années, traité de la question indépendamment de la municipalité : les lecteurs du dossier du P.O.S. se souviennent de celle de la  S.E.M. qui y était annexée, maigre comme une Encrême au mois d’août). Elle ne nous apprend rien de plus sur notre Nil que ce que nous constatons déjà par nous-mêmes. Un fait en dit long : entre le pont romain et celui des messes, on a dénombré, si l’on ose dire, un seul poisson – probablement celui dont le cadavre vint orner, en juillet dernier, les abords de la passerelle sous le village. Mao-Tsé-Toung n’eût pas manqué de vérifier qu’ici aussi «le poisson pourrit par la tête». Mais la carte des crues de l’Encrême laisse redouter que les modifications à venir de son cours amputé au total de 1 Ha 62,  la réduction des prés et de leurs possibilités d’absorption, le drainage des eaux d’écoulement de la RN 100 auquel s’ajouteront (cf. le P.O.S.) les eaux pluviales du village via l’Aiguebelle n’entraînent un déplacement et une extension des zones inondables de la gare au verrou du Village et un risque accru en fréquence et en étendue pour les riverains de la Romane. A-t’on oublié 1993 ? Pluies et orages n’ont pas de maître.

QUI TE REND SI HARDI DE TROUBLER MON BREUVAGE .(LA FONTAINE. Le loup et l’agneau)

Mais cette étude iconoclaste évoque également la station de pompage qui, sous la Baou, expédie vers les cimes de Pied Cocu l’eau potable de Céreste : son périmètre de protection aux lignes tourmentées se contorsionne en effet jusqu’à la RN100.  Que nous dit-elle ? Que ce forage, en sursis jusqu’à la mise en service du Niagara de Caudon, est double : un puits de 4,50m de profondeur fournit l’eau  ; c’est ni plus ni moins que l’eau de l’Encrême où frétillent bacilles coliformes et streptocoques dans la lessive des terres (ça, on le savait avant même le forage, son emplacement ayant été formellement déconseillé pour ces raisons par le géologue consulté par Mr Bouffier alors maire). Ce que l’on sait moins, c’est qu’un second forage atteint 30m et n’est pas utilisé.  Et souvenez-vous : dans l’ «annexe Eau et Assainissement» du P.O.S. le cher concessionnaire de notre service des eaux  déclarait que nos ressources en eau étaient quantitativement suffisantes – avant nouveau forage de Caudon, sans utilisation du second forage de la Baou !  Rien n’est donc plus justifié que ces travaux accordéonesques à la première tranche de 400.000 + 200.000 euros. La preuve : personne ne pipe mot. Il ne reste plus qu’à acheter le forage de Caudon.

POUR GRANDS QUE SOIENT LES ROIS ILS SONT CE QUE NOUS SOMMES CORNEILLE. Le Cid).

A Céreste, la question de l’eau est avant tout communale ; les pouvoirs du maire à ce sujet sont en passe     

d’être renforcés. Que se passerait-il si d’aventure il était dépourvu d’un sens aigu de ses responsabilités, s’abandonnant au laxisme, ne disposant pas des compétences que la fonction exige dans notre monde moderne, décidait sans contrôler, bref, s’il suscitait les critiques dirigées volontiers contre le prédécesseur ?   

                L’horreur d’une telle hypothèse d’école fait frémir. God save the king !

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COMMENT EN UN PLOMB VIL L’OR PUR S’EST-IL CHANGE ?

(RACINE. Athalie).

LA TAMBOUILLE DU TESTAMENT DE FEU M. IMBERT, notre Tonton Cristobal.

Dans son n°20 de juin 2003, LA GARDETO a publié trois décisions de notre Conseil Municipal piétinant
allègrement, adjoint-notaire en tête, le testament Imbert. Par suite d’une erreur matérielle, une décision du 
3 septembre 1998 a été reproduite aux lieu et place de la décision du 2 décembre 2000 annoncée dans le texte.
Le mal est réparé dans le présent numéro. Nous prions le lecteur de bien vouloir excuser cette inversion.

1°) - 3 septembre 1998.  Cette décision présente trois particularités remarquables :

                1° - Mr le maire a expressément rappelé les clauses du testament Imbert en liaison avec la délibération du 17 décembre 1997. Ces clauses sont la distribution sur le revenu de sa fortune léguée à la Commune de primes de mariage ou de naissance à des cérestains ; en cas de surplus, le solde annuel de ce revenu doit être versé à la Ville d’Apt ; en cas d’insuffisance, il y sera pourvu par prélèvement sur le capital. Le 17 décembre 1997, le Conseil Municipal de l’époque, de sa propre autorité, contre le testament et tout droit, avait décidé de n’affecter qu’une somme de 50.570 F au service de ces primes et de détourner de leur destination tous autres fonds, capital ou intérêts, composant le legs Imbert.

                2° - Les libéralités passent de 1.000 F, comme prévu en 1939 par Mr Imbert, à 75,00 F. Pourquoi, comment ? La délibération du 17 décembre 1997dit qu’un montant de 50.570 F représentant l’estimation des domaines converti en francs 1960 d’après le tableau de l’INSEE sera placé en bon du trésor ou emprunt d’Etat. Pourquoi 1960 ? Les francs de Mr Imbert étaient des francs 1939 et la prime de 1.000 F équivalait alors au salaire mensuel d’un instituteur débutant. Apparemment, la Ville d’Apt n’est pas la seule à avoir été grugée dans l’opération : de 1995 à 1997, en deux années, le seul immeuble Imbert a rapporté à la Commune plus de 480 fois  cette prime de 75 F et 3,4 fois le montant total des primes prélevées sur le capital du 24/12/1961 au 31/12/2000 !

                3° - Avec une prometteuse hardiesse,  le Conseil a décidé de ramener de trente ans à deux mois et 28 jours la prescription du droit des intéressés de réclamer ladite prime. Normal : comment voulez-vous qu’une municipalité ignorante (les documents les plus officiels émanés d’elle l’attestent) du nombre d’habitants d’une Commune de quelques centaines d’âmes  et disposant des registres de l’état-civil puisse connaître ces intéressés s’ils ne se manifestent pas en toute diligence ?

 – ces sommes seront versées à concurrence de la somme disponible (50.570 F). Vous arrivez, vous, à verser des sommes qui ne soient pas disponibles ? Vous, non ; notre municipalité, deo juvante, oui : la médiathèque en est la preuve irréfragable.

-- s’il reste une somme disponible au 31 décembre de chaque   année seront effectués les paiements aux personnes enregistrées en cours d’année. Les primes seront donc payées sur le capital rikiki de 50.570 F jusqu’à épuisement de celui-ci. Soit 674,27 primes à compter du 24 décembre 1961. A la 675ème, exit Imbert, exit son testament. On ne compte pas sur le mariage et la naissance pour peupler Céreste et justifier le P.O.S. !

                Il est  rare de voir un conseil municipal, notaire inclus, fournir spontanément la preuve écrite et authentifiée par son maire d’un détournement de fonds au détriment d’une autre commune et des autres bénéficiaires d’un testament. Ce doit être, là encore, une particularité de la coutume locale qui s’instaure à Céreste : les fonds destinés à la façade romane n’ont pas meilleur avenir que le fonds Imbert.

Jamais le Tribunal – la loi est formelle - n’aurait autorisé un tel tripotage de ce malheureux testament. On ne le lui a d’ailleurs pas demandé : on attend de lui tout autre chose.

2°) - 2 décembre 2000.  Consummatum est. Tout est consommé (Evangile selon saint Jean). 

Mr Imbert était chargé d’apprendre aux enfants à compter ; mais il ne connaissait rien à l’arithmétique moderne, municipale et d’avenir :

50.570 – 48.000 = 2.570 F : 75 = 34,26666666667 primes liquidées du 24/12/1961 au 31/12/1998 soit sur 17 ans.

8.000 : 75 = 106,6666666667 primes mises en paiement le 2/12/2000 (soit sur deux ans au cours desquels les cloches ont furieusement carillonné, d’où les travaux de réfection qu’exige le clocher).

Reste donc 48.000-8.000=40.000 :75=533,3333 primes pouvant être payées à compter de 2001. Au rythme des années 1999 &2000 (4,44 primes par mois), dans très peu d’ans – jusqu’en 2010 exactement -  gens de Céreste, finie la dot, fini le don de joyeux événement ; vous n’aurez même pas droit à une carte de médiathèque : Mr Imbert ne l’a pas prévu dans son testament. Voilà sans doute pourquoi le maire d’Apt – en supposant qu’il y ait été invité - n’a pas assisté aux inaugurations et à la dédicace du Temple.  

                Et voilà comment ceux-là mêmes qui devraient toujours bénéficier de la libéralité de Mr Imbert devront financer son cénotaphe (tombeau vide dressé à la mémoire d’un mort dont n’a pas le corps). D’aucuns – une douzaine, tout au plus - appellent cela respecter a posteriori l’esprit et la lettre d’un testament.


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CONSEIL MUNICIPAL DU 14 JUIN 2003.

SI LE GRAIN NE MEURT… (GIDE)

Avant d’aborder l’ordre du jour, le Conseil a reçu, comme prévu, le Conseil Municipal des Jeunes venu exposer son activité depuis le début de l’année, notamment une visite à notre sous-préfecture les initiant aux rouages de la «préfectorale», la création d’une piste de vélo-cross et l’organisation éventuelle, les 11, 12 et 13 août, en liaison avec la Commune de Pierrevert, d’un spectacle littéralement offert par des artistes du Bénin sans exigence autre qu’un coin de stade où dormir et leur acheminement depuis Pierrevert. Malheureusement, sur ce dernier point, les manifestations déjà prévues pour les mêmes dates ne permettent guère d'espérer sa réalisation ; c’est bien regrettable et pour les Jeunes, leurs efforts et leur plaisir, et le nôtre. Pour ce qui est de la piste de vélo-cross, pour l’aménagement de laquelle la Ville d’Apt apporte son concours par le «prêt » d’un de ses agents expérimenté (la Ville d’Apt deviendrait-elle, consciemment ou non, la bienfaitrice de notre Commune ?) espérons que, passée l’inauguration, elle suscitera toujours l’intérêt municipal. Mais tous les jeunes peuvent-ils disposer d’un vélocross ? L’intention est excellente, l’entreprise louable ;  néanmoins n’y a-t’il pas un risque de limitation  de l’accès à une activité que tous ne sont peut-être pas à même de pouvoir exercer ?


.               L’exposé de la visite sous-préfectorale fut d’un très grand intérêt non pas tant pour la découverte par des adolescentes de ce rouage de notre énorme machine administrative, mais bien parce que cette découverte a été de leur part volontaire, alors qu’elle faisait partie de l’enseignement jadis dispensé quand départements et instruction civique figuraient au programme des écoles primaires. Jeunes gens, profitez bien de votre âge où votre curiosité pour la chose publique est encore bien vue, soyez félicités de cette curiosité, aiguisez-la : la curiosité du citoyen est le seul vrai garde-fou de nos institutions civiles. Autre sujet de méditation : les quatre représentants du C.M.J. étaient quatre filles.

 

LE CONSEIL DES ANCIENS.

                L’ordre du jour abondait d’affaires de gestion courante de diverse nature présentant plutôt un intérêt  administratif : tarifs de la piscine, éclairage public, taxe de raccordement à l’égout (1.072,17 euros HT),  enfouissement de lignes Télécom, travaux de l’Office National des Forêts à la Gardette (12.575,14 euros pour un hectare), régularisation parcellaire à la suite des acquisitions de site de Carluc, paiement de diverses factures à l’avocat de la Commune (puisque l’activité judiciaire prend à Céreste un si prodigieux essor on devrait y rétablir notre justice locale : notre Commune bénéficierait ainsi  de ses retombées économiques et de créations d’emplois), désignation d’Alain et de Line chargés d’herboriser pour le Conseil dans le village fleuri. Mais quatre points méritent une attention particulière, compte tenu des précédents.

1° -Li carriero de la mounedo :

                La municipalité décide d’ajouter 1.142 m de voies du Laquet aux 28 km de voirie communale.

 Bonnes gens de par là-bas, avant de rêver, parcourez ces 28 km. En réalité, la Commune percevant une aide en fonction de la longueur de cette voirie, le but de l’opération est d’allonger le métrage. A Céreste, en 2003, la voie publique est à la mode et n’a d’intérêt qu’au mètre linéaire. Et 1.142 mètres linéaires au Laquet sont plus attrayants et importants que la malheureuse demi-douzaine de mètres carrés de la rue P. & M. Curie, si l’on en juge sur l’unanime désintérêt municipal décrété le 1er février par ces mêmes édiles qui, le 24 mars, ont farouchement proclamé l’indépendance de leur pensée et de leurs gestes.

 Une enquête publique aura lieu. Depuis le P.O.S. nous savons  le sort municipal d’une telle formalité.

2° - Puis Dieu dit : que les eaux qui sont au-dessous des cieux se rassemblent  en un seul lieu (Genèse 1, 9).

                Ces eaux sont celles de Caudon, ce lieu est la Gardette.  De l’un à l’autre, la première tranche des travaux nécessaires (400.000 euros) est l’objet d’un appel d’offres, mais exige des travaux supplémentaires (réfection des canalisations du Haut Laquet, local technique, surpresseur, renforcement de la ligne électrique et tranchée unique pour les diverses conduites, etc.) et un surcoût de 200.000 euros. Moyennant quoi l’eau pourra s’acheminer plan-plan vers la Gardette… et Pessenguinel. Bien entendu, cela suppose une demande de subvention promise pour 2004 (dit-on), un prêt-relai pour assurer la soudure et un emprunt sur 15 à 20 ans.

Quelque chose nous échappe, sans doute pour cause d’entendement insuffisant : la S.E.M. est la servante maîtresse de tout ce qui concerne nos eaux, et notre orfèvre en la matière ; notre municipalité ne rechigne ni aux études ni à leur rétribution ; les dossiers de demandes  de subventions sont largement calculés (souvenez-vous de la maison Peyras, par exemple) ; et nous voici, d’entrée de travaux, devant la nécessité de les compléter et le versement d’un surcoût de 50%,  dans une affaire purement communale relevant de la seule municipalité ! Défaut de contrôle ou d’autorité de la part du maître de l’ouvrage ?  De la part de son délégué, incompétence ou carte forcée ? Qui donc a ficelé et présenté avec tant de sérieux et de compétence attentive un dossier si joliment bancal ?  Ce n’est manifestement pas au Conseil Municipal que l’on se pose de telles questions.

Ah ! Par quels termes cruels notre maire actuel aurait dénoncé et fustigé, en un tel cas et en d’autres temps, le laxisme de son prédécesseur !

  

3°- Je sens la chair fraîche (PERRAULT. Le petit Poucet).     

                La loi du 3 janvier 1992 et une ribambelle de textes prévoient la création au niveau communal ou intercommunal d’un service public à caractère industriel et commercial (SPIC) chargé du recensement, du contrôle et du «suivi » des dispositifs privés d’assainissement non raccordés au réseau public. Ce service pourra en outre proposer aux particuliers  divers services complémentaires d’études, de conseil voire d’entretien. La police de ces installations relève de la compétence du maire. Ce SPIC sera mis en place et financé par la Communauté en 2004. Son coût ressortirait à 54 euros par fosse septique.

Ce n’est pas être… sceptique, mais...  Le précédent des ordures ménagères est là qui nous montre la Commune faisant cavalier seul et la Communauté transformant en impôt foncier la taxe rémunérant un service : il ne pousse pas à l’euphorie. D’autre part les pouvoirs de police propres au maire dans le domaine dévolu à un SPIC communautaire ne risquent-ils pas de gauchir l’»utilisation » de celui-ci ? Nous avons l’exemple de la rue Curie où  les pouvoirs personnels du maire ont indéniablement provoqué un comportement contradictoire de la D.D.E.  Enfin, le caractère commercial ne pèsera-t’il pas sur le service public ? Crainte légitime à Céreste où le service public, entièrement communal, de l’eau et de l’assainissement est confié à une entreprise commerciale : nous venons de voir quel beau dérapage peut s’y produire dans le silence des responsables.

4°-. Palais idéal ou château en Espagne ?

                Parmi les questions diverses figurait une lettre du responsable de Village Vacances Luberon, locataire de l’ancienne maison de retraite, proposant à la Commune son extension par 12 appartements, 24 chambres, un «espace loisirs » pour enfants ou séminaires et une piscine, soit une réalisation de l’ordre de 2.600.000 euros riche en retombées économiques sur lesquelles était attirée l’attention de la municipalité. Il propose donc à celle-ci d’étudier en commun la chose et son financement.

 Au pays de la Baou, voilà qui témoigne d’un bel optimisme ! Ce projet est-il exempt d’arrière-pensées, nous n’en savons rien. Mais il eut le don de provoquer, on ne sait pourquoi, une vive réaction de la part de Mr de Boissezon suggérant la production préalable des bilans de l’intéressé, de sa «structure», de sa société… Un peu plus, l’inventaire de ses poches et celui de la cacho maiho du petit y passaient. Et Mr de Boissezon de faire également observer qu’on ne disait pas «attirer», mais «appeler l’attention». Ses dons de grammairien affiné nous épateront chaque jour davantage.

                Mr le maire proposa de charger deux conseillers d’approfondir la question. Mr Reynier demanda qu’elle soit étudiée par le conseil municipal tout entier.      

Cette «question diverse» eut en tout cas le mérite de débrider le Conseil Municipal qui s’acheva dans une atmosphère détendue de classe dont l’institutrice est momentanément absente.  


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CONSEIL MUNICIPAL DU 21 JUIN 2003

COMPTES ADMINISTRATIF ET DE GESTION.

                L’été peut venir : les comptes de la Commune ont été approuvés. Vous dire ce qu’ils sont, c’est une autre histoire : seuls les soldes et leur affectation sont indiqués en séance publique. Néanmoins Mr de Boissezon  releva une discordance de 0,15 euros – manifestement due aux «rompus ». Voilà une anomalie qui attire ou appelle l’attention bien plus qu’une modeste rallonge de 200.000 euros dans un programme de travaux de 400.000. Dormons en paix : nos deniers communaux  sont sous bonne garde.

NDLR. Si vous éprouvez quelque curiosité pour ces comptes, vous pouvez les consulter en mairie ou, si vous êtes pressé ou  si vous redoutez de perturber les services municipaux dans leur fonctionnement, vous pouvez en prendre librement connaissance à la perception de Reillanne ; profitez vite de cette seconde possibilité : bientôt il vous faudra aller jusqu’à Manosque ou Forcalquier.

. RAMASSAGE SCOLAIRE.

                Mme Ménard expose le problème du recouvrement des impayés accumulés, déplore-t’elle, par de mauvais payeurs systématiques, et celui du réajustement des tarifs (par trimestre : 15,24 euros pour l’école, 35,06 pour les collèges). Belle occasion pour Mr Malagoli de s’insurger contre la modicité d’un tel tarif au regard du prix des cigarettes et pour Mr de Boissezon de souligner que le recours au «privé» serait infiniment plus onéreux pour les bénéficiaires.  Curieuses observations, quand on songe aux tarifs de la médiathèque.

                Il est donc décidé la création d’une régie d’avances et d’un tarif annuel de 70 et 120 euros, avec inscription en mairie en début d’année scolaire. Quid lorsque le tabac subira la hausse promise ?

REGIME INDEMNITAIRE. 

                La rémunération de nos employés communaux est constituée par leur traitement auquel s’ajoute une indemnité au calcul compliqué attribuée par le maire sur une enveloppe globale. Ce calcul, objet d’une refonte, sera désormais effectué par une commission municipale et le maire l’ordonnancera sur l’enveloppe annuelle. Ce nouveau régime entrera en application en 2004.

R.N.100.

                Dans le cadre de l’enquête publique sur les futurs travaux de modification de la route, le conseil n’a pas d’observations à formuler si ce n’est celle touchant à l’absence de dispositions relatives au nettoyage de l’Encrême et à l’écoulement des eaux en amont du pont des Messes, qui a toujours constitué un point noir.

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TENUE DEMOCRATIQUE DES DEBATS MUNICIPAUX (G. BAUMEL). Assignation du 24 mars 2003).

                Peut-être sous l’influence d’une «certaine publication », depuis trois conseils lors des votes à main levée sont décomptés les abstentions et les votes «contre », heureusement inexistants. N’y a-t’il pas contradiction entre ce qu’on affirmait le 24 mars et ce qui se fait maintenant ?

                Lors de la réunion du 14 juin le conseil, sur rapport de Mr Reynier, procéda à la rectification d’une  décision antérieure fixant à 70 ans au lieu de 50 ans (bien entendu renouvelables) la durée la plus longue de concession dans le columbarium. Voilà qui ne peut que régénérer la confiance due aux registres municipaux constellés de «décisions » annulant et remplaçant des décisions du conseil municipal (cf. LA GARDETO n°7 décembre 2000). Il est évident que de tels registres doivent être fiables et qu’il est anormal d’y relever des raisons d’en douter comme, par exemple, dans le cas de la délibération du 3 septembre 1998 reproduite dans le présent numéro, cette empreinte fragmentaire (x) du cachet authentifiant une autre décision et démontrant une substitution. C’est pourquoi on avait dû, le 28 janvier 2000, remplacer un registre par un autre…        

Comprenne qui pourra : on vous poursuit en diffamation parce que vous relevez des irrégularités flagrantes et en même temps on vous donne raison en corrigeant ces irrégularités. Les voies du seigneur sont impénétrables.

 

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AIER AUZIAS EME DOUFINO.

Dans l’opéra de Gounod tiré du Mireio  de Mistral, le compétiteur du gentil Vincent est un bouvier dont le nom, Ourrias, semble, comme la voix, patauger avec rusticité dans la boue de Camargue.  Mais en réalité Ourrias est la version arlatane d’un nom qui fut particulièrement vénéré dans le comté de Forcalquier, celui d’Elzéar de Sabran. Auzias, sa forme populaire, constitue un patronyme courant dans notre région.

                A ce nom est associé, pour l’éternité qu’on voudra laisser encore à leur mémoire, celui de Delphine, son épouse. Il ne manque pas, que ce soit à Apt à l’ombre de la cathédrale ou dans bien des villages d’alentour, des rues, places, lieux ou chapelles portant ces noms qui, curieusement, semblent inconnus à Céreste. Pourtant, combien d’enfants le reçurent ou le reçoivent encore ! Souvenez-vous : lorsque Mr Chassan étrenna le cimetière nouveau, deux Delphine venaient d’être inhumées, toutes dernières, dans l’enclos aujourd’hui innommable.

                Delphine de Signes appartenait par son père Guillaume à la famille des Vicomtes de Marseille ; sa mère Delphine de Barras était l’héritière de la seigneurie de Puymichel et de plusieurs autres qui firent de sa fille née en 1284 à Puymichel ce que l’on appelait déjà un beau parti, d’autant plus attrayant qu’elle fut orpheline de père et de mère à 7 ans.  Illico presto, son tuteur d’oncle l’envoya faire son éducation au couvent de Ste Catherine de Sorbs, au bord du Verdon.  Mais lorsqu’on est une héritière bien pourvue de terres en comté de Forcalquier, qu’on a des tontons grenouillant dans le marais politique marseillais, tenants d’un comte de Provence angevin et oncle du roi de France, on a beau n’avoir que 13 ans et ne rêver que d’être nonne, on se retrouve à Marseille et sommée par  l’oncle et par ledit comte alors de passage vers Naples de prendre sans tarder un époux bien sous tous rapports.  Par une coïncidence, qui ne devait peut-être pas tout au hasard, rôdait par-là un apprenti jouvenceau de deux ans plus jeune qu’elle qui se trouvait être, autre coïncidence, le fils du plus ferme soutien à Naples de ce comte Charles le Boiteux, roi de Naples, de Sicile et de quelques autres lieux exotiques.

                C’était Elzéar de Sabran, fils du comte d’Ariano et petit-fils du baron d’Ansouis. Depuis les quatre reines, les Sabran d’Ansouis étaient alliés au roi de France, Béatrice, héritière alors du comté de Forcalquier, ayant épousé l’un d’eux et Marguerite, sa sœur, Saint Louis.  Un mariage entre Elzéar et Delphine n’avait donc rien d’une union de croquants ; mais elle ne voulait même pas en entendre parler. Finalement, elle dut s’y résoudre et accepta des fiançailles (22 novembre 1297) sous condition que le mariage n’intervienne pas avant cinq ans.  Néanmoins il eut lieu le 5 février 1299 à Puymichel.

                Ce n‘était pas versatilité ou pressants feux juvéniles de la part de Delphine. On devrait plutôt la soupçonner de rouerie : dès le soir des noces,  la novio de  15 ans annonça au nouviet de 13 ans qu’elle avait fait vœu de chasteté et qu’elle entendait bien que ce vœu fût exaucé. Il n’est pas certain qu’un rapport d’âge  inverse ou que le respect du délai fixé par Delphine elle-même eussent fait accepter l’étrange déclaration malgré l’immense vogue que remportaient alors les romans de chevalerie vantant amour courtois et chasteté. Qu’il ait ou non compris ce dont il s’agissait, Elzéar admit le point de vue de sa grand épouse et attendit patiemment le 22 juillet 1316 … pour faire à Ansouis le même vœu ! Cent cinquante ans après Héloïse et Abélard, mais pour des raisons inverses, les époux entrèrent dans l’Histoire. Longtemps une tante d’Elzéar connut seule leur secret.

                Cela ne les empêcha pas de vivre selon leur état. Sauf au niveau de l’entrain génésique, ils s’efforcèrent d’être en leurs seigneuries ce que le cousin Saint Louis fut en son royaume. Son père Ermengaud mort en 1310, Elzéar lui succéda auprès du comte-roi Robert d’Anjou. Partagé entre Provence (où à Montfuron il rendit la vue à un aveugle) et Naples, il batailla pour lui et pour reconquérir son comté d’Ariano et fut le gouverneur de son fils Charles de Calabre dont il alla négocier le mariage avec Marie de Valois à Paris où il mourut en l’Hôtel du Roi de Sicile le 27 septembre 1323. Il fut selon son vœu inhumé au couvent des Cordeliers d’Apt.

Delphine s’adonnait essentiellement à l’administration de leurs seigneuries provençales. Elzéar mort, elle réalisa tous ses biens propres, les dispensa en aumônes pour ne vivre que de charité. Risée des enfants huant son aspect physique dégradé et ses loques, elle survécut  37 ans à Elzéar dans une maison voisine du couvent où il gisait  (et qui fut cédée «en très mauvais état », peu après la dernière guerre, par Mr de Sabran à la Ville d’Apt pour un prix de 5.000 F), maison où la visitèrent bien des personnages de son ancien milieu attirés par le prestige de sa sagesse et, contradictoirement, d’un mysticisme confinant l’égarement. Elle mourut à Apt le 26 novembre 1360 et reposa aux côtés de son époux dans le couvent puis dans la cathédrale.

Un procès en  béatification des deux époux eut lieu, concluant à leur canonisation. Seule celle d’Elzéar fut proclamée par le Souverain Pontife. Celle de Delphine ne fut jamais prononcée, on ne sait pourquoi. Mais ces mêmes enfants qui hurlaient à la chienlit sur son passage furent peut-être les premiers qui la vénérèrent comme une sainte et tinrent à transmettre à leur descendance ces prénoms et leur respect. Vox populi…   


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